Angèle François est harpiste, concertiste, compositrice et interprète. Cette passionnée des arts de 21 ans, fascinée par la psychée humaine, suit naturellement la voie des guérisseurs.
Thérapeute intuitive aux multiples talents, elle accompagne de la naissance à la mort grâce au soin par le son, à la psycho-énergétique et à la psychogénéalogie. Rencontre céleste dans les rues d’Annecy, sa terre natale.
Quelques notes délicates s’échappent d’une harpe et l’instant semble suspendu malgré la foule des rues d’Annecy. Notre regard se pose sur une très jeune femme aux cheveux flamboyants qui fait chanter les cordes d’une harpe celtique.
Sa présence tant ancrée qu’évanescente nous donne envie de la rencontrer. Et c’est au fil d’un échange d’une grande richesse qu’elle se livre d’une parole claire, sage et habitée.
Crédit photo : Grant
Une sensibilité exacerbée
Dès son plus jeune âge, Angèle traverse des expériences qui la connecte à la mort et aux transitions de vie. Elle développe alors une sensibilité exacerbée qui la mène notamment à commencer la harpe à l’âge de 5 ans. Fascinée par la harpiste Loreena McKennitt qu’elle découvre lors d’un festival de musique inter-celtique, elle rejoindra à 6 ans le conservatoire. Depuis, elle n’a jamais cessé de jouer, et décrit la harpe comme “un instrument qui de par sa mécanique ingénieuse, offre des explorations fréquentielles multiples.”
Une rencontre décisive avec Michel Odoul
À l’âge de 14 ans, elle croise la route de Michel Odoul, spécialiste de la psycho-énergétique, un champ d’exploration qui donne enfin un nom et une forme à tout ce à quoi elle aspire. Cette rencontre lui fait comprendre qu’elle veut dédier sa vie à l’étude des liens entre corps et esprit, car selon elle “le corps est un formidable messager lorsque l’esprit ne parvient pas à voir ce qui se joue« .
Angèle se forme quelques années plus tard, et étudie aussi la philosophie, la psychologie et les neurosciences à Montréal. Et c’est l’an dernier qu’elle reçoit de chamans l’art de la connexion au corps lors d’un incroyable voyage en Mongolie dont elle revient transformée. Elle complète cet enseignement d’une formation à l’haptonomie auprès d’une sage-femme. Elle déploie alors son activité principale, “La mélodie d’une vie”.
Âmour : En quoi consiste “La mélodie d’une vie” ?
Angèle : Je compose principalement pour les transitions de vie que sont la naissance et la mort. Depuis petite, j’utilise mes rêves comme des vecteurs d’informations extrêmement justes et impactants. En rentrant de Mongolie j’ai rêvé que j’accompagnais une femme à mettre au monde son enfant au son de la harpe. C’est ce qui s’est passé quelques jours après, et tout s’est enchaîné. Je me connecte au bébé de manière intuitive. Il m’arrive d’entendre une voix, de voir des couleurs, d’avoir des flashs, des images. C’est une expérience unique à chaque rencontre, car on ne peut pas avoir de protocole lorsque l’intention est de retranscrire l’histoire qu’il y a derrière chaque vie.
Comment composes-tu une mélodie ?
Avec les couples qui attendent un enfant, nous nous rencontrons pour une séance d’haptonomie. Cela me permet de sentir où en est le bébé et de comprendre l’histoire de la famille grâce à ma pratique en psychogénéalogie. Quand on met un enfant au monde, il faut comprendre ce qui vient au monde avec cet enfant. Quelle histoire , quelle empreinte, quelles émotions, qu’est ce qui se joue au niveau du couple etc. À travers la rencontre et les mots échangés, je commence à composer en live avec eux pour qu’ils participent au processus de création. J’affine ensuite les détails seule, puis j’enregistre dans des lieux différents, en fonction de la personne accompagnée. Parfois en studio, dans une église, dans la nature… Enfin, je leur envoie la musique pour qu’ils puissent l’écouter le moment venu.
Peux-tu nous partager une expérience d’amour qui t’a marquée dans ta pratique ?
C’était un 31 décembre. Une femme de mon entourage me demande de composer pour une jeune femme en fin de vie. J’ai senti qu’il fallait que je commence sans attendre, alors j’ai annulé la fête prévue avec mes amis. J’associe une symbolique à chacune de mes cordes et cette nuit-là, au cours du processus, celle que j’appelle “le fil rouge de la vie” s’est cassée. Cela n’arrive que très rarement. Le 1er janvier, j’ai enregistré la musique dans une église, et j’ai reçu l’appel qui m’a confirmé qu’elle était partie dans la nuit. J’ai trouvé cette expérience très forte. Je me sentais vraiment habitée par quelque chose de plus grand qui me faisait vibrer très fort.
On a vraiment envie d’en savoir plus sur la symbolique des cordes de ta harpe !
C’est une harpe celtique, de marque Camac. Elle a 38 cordes que l’on peut relier aux différentes zones du corps. Si l’on schématise simplement, les fréquences basses parlent du bas du corps, les médianes du milieu du corps jusqu’au plexus, et les fréquences hautes de tout ce qui est éthérique. En décodage biologique, j’ai appris à relier chaque partie de notre corps à des émotions bien distinctes et des situations de vie bien particulières. Avec la harpe et ses différentes fréquences, je peux lier le tout en une mélodie.. De plus, il y a des “motifs”. Chaque motif musical raconte une histoire, ainsi j’y puise les notes des thèmes de vie qui se répètent.
Jouer dans la rue, est-ce facile et naturel pour toi ?
J’ai commencé à l’âge de 15 ans sur une idée de ma mère que je remercie aujourd’hui d’avoir été le vecteur de cette pratique qui a changé le cours de ma vie. Nous habitions en centre ville, c’était très facile pour moi de descendre avec ma harpe.
La rue m’a fait énormément travailler sur moi. Savoir prendre sa place, interagir avec les autres, comprendre les dynamiques sociales, c’est très confrontant. La rue donne une leçon d’humilité. Tu n’as rien et d’une certaine manière tu t’exposes et tu “demandes”. On se retrouve face aux personnes qu’on attire. Ainsi, plus j’étais centrée et confiante puis la rue le devenait. C’était très intéressant de voir l’évolution de ce que j’étais avec l’évolution de ce qui se passait autour de moi. J’ai observé que la façon dont je donne influence énormément la façon dont on me donne. Quand je suis dans un état émotionnel bas et sans énergie, il ne se passe rien. En revanche quand j’ai le cœur ouvert et que je n’attends rien, je fais les plus belles rencontres.
Angèle François, bientôt son premier spectacle vivant
Pour finir ce bel échange, on a eu envie d’en savoir plus sur ses projets et ses rêves. Et Angèle est toujours très inspirée par ce qu’elle peut proposer au monde.
Son premier spectacle est en cours de création. “Synesthésie” verra bientôt le jour, pour proposer de multiples expériences d’art, telles un plateau de jeu. Sur scène, Angèle interrogera les grands principes de la vie et souhaite relier toutes nos perceptions pour recréer l’idée du tout et de l’unité. “Regardez la nature, la musique, ou encore un atome, ou même l’univers, tout fonctionne et s’harmonise de la même manière.” Angèle François.
Cette interview a été réalisée en juin 2023.
Son site : angele-francois.com
Son compte Instagram : @angele_francois
Sa chaîne Youtube : Angèle François
Crédit photo haut de page : David Renaud
musique : ANGELE FRANçOIS