Bien souvent associée à la notion de séduction, la beauté physique de l’humain engendre de nombreuses croyances limitantes qui nous enferment dans une représentation qui ne correspond pas à notre réalité. Il est grand temps de nous faire apparaître !
La beauté… En voilà un concept bien subjectif ! La beauté de la nature par exemple, fait appel à nos émotions. Elle est une extase qui nous touche au cœur. En revanche, la beauté d’un être humain est soumise à nos jugements. Elle est intellectualisée, analysée par le mental. Par un certain nombre de critères dictés par la société, l’humain définit ce qui est beau ou laid. C’est ce qu’on appelle les «diktats». Alors que nous pouvons nous émerveiller face à un chef- d’œuvre, demandons-nous à quel endroit nous nous autorisons à vivre ce registre émotionnel dans notre vie.
La beauté n’a rien à voir avec la séduction
Nous avons associé la beauté physique d’un être humain à la notion de séduction. On porte une telle attention à ce code que l’on s’empêche de vivre la beauté dans l’émotion qu’elle est. On se trouve beau ou belle, puis aussitôt juger cela, par rapport à une certaine morale. Cela peut-être lié à une croyance que l’on retrouve chez nombre d’entre nous, celle de valoriser la beauté «naturelle», et de juger négativement les transformations réalisées par l’homme.
Selon moi nous faisons partie de la nature et nous avons ce pouvoir de créer du beau. Il ne s’agit pas de détruire l’existant mais de le sublimer. La nature crée la beauté par des cheminements. Elle fait de la graine une fleur sublime ou même un arbre par un processus. Nous oublions que nous avons ce même pouvoir en nous, cet art de rendre beau, de créer la beauté à partir de l’existant.
Dans quelle intention se met-on « en beauté » ?
Observons à présent nos rituels beauté. Dans quelle intention sont-ils réalisés ? Est-ce vraiment pour créer de la beauté ? Concernant le maquillage par exemple, nous pouvons mettre du mascara pour agrandir l’oeil que l’on trouve trop petit, ou du fond de teint pour camoufler les boutons ou la peau terne. L’intention de départ n’est alors pas la beauté, mais la dissimulation de ce que je n’aime pas. Il sera très différent de pratiquer un rituel de beauté pour sublimer ce que je trouve beau.
C’est dans ce cas une «autorisation à la beauté» que l’on s’offre. Par exemple, je mets un vêtement, non pour cacher mes formes mais pour sublimer mon corps. L’idée est de passer de «l’évitement de la laideur» à «l’émotion de la beauté» en créant le beau sur soi. La façon dont nous nous regardons au quotidien vient confirmer ce que l’on se raconte sur soi. Allons donc observer où nous mettons notre attention.
Se faire apparaître
C’est en prenant conscience que notre apparence est la superposition de toutes nos croyances et nos projections que nous pouvons nous «faire apparaître», c’est à dire révéler notre véritable beauté, notre nature, au monde. Jusqu’à présent, nous vivions le corps de nos projections, à travers nos ressemblances, par exemple «j’ai le nez de mon père», ou les diktats «je fais plus de 50kg, donc je suis grosse». Nous nous regardions également avec la mécanique de pensée que nous nourrissons envers nous- même. Quelqu’un qui a appris à se dévaloriser focalisera sur tout ce qui ne va pas.
Aujourd’hui nous réalisons que notre aspect physique peut changer considérablement en fonction de ce que nous nous autorisons à projeter sur nous. Ce jour où nous affirmons «ce nez est le mien, pas celui de mon père» on peut avoir la sensation de changer. Il s’agit d’une déconstruction à opérer partie par partie, image par image, pour prendre acte de la façon dont on se traite et dont on se perçoit.
Vivre une beauté intemporelle
Enfin, l’une des croyances les plus ancrées au regard de la beauté physique d’un humain, et surtout des femmes, concerne le temps qui passe. Nous pouvons développer une peur de gagner cette beauté par peur de la perdre. Nous projetons que la beauté se flétrit, que les belles années correspondent à un jeune âge, et qu’ensuite elles sont derrière nous. Tout ceci nous entraîne dans une lutte contre l’éphémère qui est absolument vaine lorsqu’on comprend que la beauté est une émotion, un ressenti.
Forte de cette nouvelle perception de la beauté en dehors du temps, nos rituels se trouvent transformés. Le fond de teint qui camoufle laisse place à une attention à la qualité de sa peau, et donc à sa santé, son alimentation, par exemple. S’approprier son identité physique en dehors des ressemblances, des croyances ou des codes sociétaux, c’est faire un pas de plus vers son être profond. Il est si beau de se donner l’autorisation de ressentir une émotion aussi intense en se regardant que lorsqu’on admire la perfection de la nature !
Crédit photo haut de page : Marina vitale/Unsplash